L’olivier ne joue pas dans la catégorie des plantes capricieuses, mais sa place d’icône méditerranéenne ne s’obtient pas sans quelques attentions précises. Olea europaea, voilà le nom qui claque pour désigner cet arbre qui traverse les siècles. Depuis l’Antiquité, il accompagne l’homme, mais sur nos terrains moins cléments, il réclame un minimum de méthode si l’on veut récolter bien plus que quelques fruits éparpillés.
Pourquoi couper ?
Pourquoi tailler un olivier ?
L’olivier n’a rien d’un sprinteur. Sa croissance, lente et régulière, ne force pas à l’intervention systématique. Pourtant, il y a des circonstances où la taille s’impose. Formation d’un bonsaï, recherche d’une silhouette élégante, ou simple nécessité d’éliminer le bois mort : chaque cas de figure a ses raisons. Un arbre sculpté à votre goût, une couronne aérée, une vigueur retrouvée… voilà ce que permet une coupe réfléchie. En supprimant les branches sèches ou malades, on libère l’énergie de l’arbre, qui peut alors se concentrer sur sa croissance et la production de ses précieuses olives.
Voici les situations les plus courantes qui justifient d’intervenir :
- Façonner un bonsaï
- Donner à l’arbre une forme précise
- Retirer les branches mortes ou malades
Un olivier attaqué par des parasites ou des champignons, même sur une petite zone, peut vite contaminer ses voisins ou ses propres parties saines. Supprimer rapidement les branches atteintes limite la propagation. Autre atout : une taille bien menée stimule la formation de nouvelles pousses, favorisant une ramification dense et une croissance plus dynamique. Un arbre taillé au bon moment prend de la vigueur, s’étoffe et offre un feuillage plus généreux.
On retrouve plusieurs avantages à cette opération :
- Limiter les attaques de parasites
- Empêcher la propagation des maladies et champignons
- Soutenir la croissance de jeunes rameaux
Temps de coupe
Quand tailler l’olivier ?
L’arbre méditerranéen suit un rythme bien à lui. Dans son environnement d’origine, la taille intervient souvent après la récolte. Sous nos latitudes, on privilégie le tout début du printemps, juste avant l’apparition des nouveaux bourgeons. Fin février et début mars forment une période idéale. Un olivier confronté à l’hiver en pot appréciera d’être taillé avant de reprendre sa place en extérieur. Cela limite le stress et permet une cicatrisation rapide, sans gêner la reprise de la végétation.
Pour bien choisir le moment, gardez en tête ces repères :
- Entre la fin février et le début mars
- Avant l’apparition des nouveaux bourgeons
- Avant que les rameaux ne repartent en croissance
Les branches manifestement mortes ou desséchées peuvent être supprimées à n’importe quel moment de l’année. Privilégiez simplement une journée ensoleillée, ni trop chaude ni trop fraîche, pour que l’arbre supporte mieux la coupe.
La technique de taille
Des outils adaptés font la différence : des ciseaux bien affûtés, propres, de type sécateur ou ciseaux à rosiers, sont parfaits. L’hygiène est une priorité pour éviter de transmettre des maladies. Commencez par repérer les pousses mortes ou flétries. Un test simple : grattez légèrement l’écorce. Si le vert est encore vif sous la surface, la branche est vivante ; sinon, elle peut être supprimée sans regret.
Pour y voir plus clair dans la méthode :
- Utilisez un sécateur propre et tranchant
- Vérifiez la vitalité des pousses avant de couper
- Supprimez sans hésiter les branches mortes ou chétives
Poursuivez ensuite en éliminant les rameaux qui croisent vers l’intérieur ou qui désorganisent la silhouette de l’arbre. Les jeunes pousses de l’année précédente, trop nombreuses ou mal orientées, peuvent être raccourcies. L’idée : laisser les branches principales bien verticales, pour éviter tout risque de pourrissement à la base. Gardez toujours les axes principaux plus longs que les latéraux et assurez-vous que la lumière pénètre partout dans la couronne.
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- Supprimez les rameaux qui se croisent ou poussent vers l’intérieur
- Éclaircissez la couronne en éliminant les branches fines
- Laissez en place les branches principales robustes
Dimension de coupe
Quelle quantité tailler ?
Avec l’olivier, mieux vaut la retenue que l’excès. Une coupe trop sévère ralentira sa repousse, surtout sous nos climats où la croissance s’étire dans le temps. Un écart disgracieux prendra des années à se refermer. Évitez donc de raccourcir les jeunes pousses sans nécessité, et ne taillez jamais aussi court qu’un pommier ou un poirier. La patience paie : un olivier n’a pas besoin d’être retaillé chaque année. En cas de doute, observez-le une saison de plus avant d’intervenir.
Protéger les plaies de taille
Comment traiter les coupes ?
Chaque branche coupée devient une porte d’entrée pour les maladies. Pour les sections importantes, appliquez un baume cicatrisant spécifique aux végétaux. Cette précaution limite les infections et favorise une guérison rapide des blessures, ce qui permet à l’arbre de rester en bonne santé sur la durée.
Et si l’on ne taille pas ?
Faut-il forcément tailler un olivier ?
Laisser l’arbre évoluer librement n’a rien d’inconvenant. Il prendra alors une allure sauvage, fidèle à ses origines méditerranéennes, avec une silhouette irrégulière et un charme certain. Cette option n’empêche pas l’olivier de prospérer, mais sa croissance restera lente, et sa forme moins maîtrisée. Ceux qui souhaitent accélérer le développement de leur arbre peuvent tailler, mais il faut savoir que cela ne modifiera pas la quantité d’olives récoltées : seule la structure de l’arbre sera impactée.
La taille des racines
Quand intervenir sur les racines ?
La coupe des racines ne s’impose que lors d’un rempotage. Quand l’olivier devient trop à l’étroit ou qu’il doit changer de contenant, profitez-en pour inspecter les racines. Coupez celles qui sont sèches ou malades, sans jamais toucher aux grosses racines principales : elles assurent la stabilité et la nutrition de toute la plante.
Perte de cime
Que faire si la couronne disparaît ?
Voir son olivier perdre sa couronne est un crève-cœur. Toutefois, une taille ciblée jusqu’au bois sain peut relancer la machine. Rien n’est certain : parfois l’arbre repart, parfois il ne s’en relève pas. Plus l’entretien est soigné après l’opération, meilleures sont les chances de redémarrage.
La taille de formation
Pour donner à l’olivier une silhouette harmonieuse, tout commence par une préparation minutieuse. Prenez le temps d’observer votre arbre sous tous les angles, pourquoi pas en photographiant plusieurs vues. Cela aide à visualiser la forme à obtenir et à repérer précisément où intervenir. L’objectif peut être de reconstituer une couronne équilibrée ou simplement redéfinir le contour général. Parfois, une simple retouche suffit ; d’autres situations exigent une intervention plus poussée.
Quelques pistes pour structurer efficacement votre arbre :
- Modeler la couronne externe
- Revoir la structure interne pour favoriser la lumière
- Hiérarchiser clairement branches principales et secondaires
- Supprimer les rameaux trop faibles
Lors d’une taille de formation, positionnez votre outil à plat contre la branche pour une coupe nette et respectueuse. Ce geste précis limite les blessures et assure une cicatrisation optimale.
Tailler un olivier, c’est bien plus qu’un réflexe de jardinier : c’est une manière de l’inscrire durablement dans votre paysage, entre structure maîtrisée et énergie sauvage. Année après année, chaque intervention dessine un arbre unique, qui portera vos choix et votre patience jusque dans ses fruits.




